J’avais l’envie de vous décrire une journée comme celle-ci,
afin que vous ayez un aperçu de mon quotidien.
Je me réveille à cause d’une envie pressante. J’ouvre les
yeux et réalise alors que les bruits de musiques festives (commerciales puis
minimales) de la veille ont cessé. Je passe en effet une nouvelle nuit dans mon
combi et les constructeurs Volkswagen n’avait pas dû penser à l’insonorisation.
Il fait encore nuit mais la lueur du jour se fait sentir. J’en déduis qu’il est
aux alentours de 6h. Il fait frais mais pas froid et sors donc en short et en
sandales pour trouver un terrain vague.
J’ai comme projet du jour de passer la frontière du Belize et de revenir afin d’obtenir un nouveau visa de 6 mois. L’idée est partir de Tulum, où je suis actuellement, pour rejoindre Chetumal, qui borde la frontière. N’ayant pas de carte bleue et du liquide limité à ce que ma sœur a pu me donner avant de prendre l’avion, je compte essayer d’y aller en stop.
Je vois plusieurs poids lourds passer sur la route principale et me dis que ce serait peut-être le moment d’y aller. Puis je m’avise. Il serait mieux d’attendre que le jour soit levé afin de pouvoir manger autre chose que la banane qui m’attend dans la voiture. Je pars donc me recoucher.
Cette fois-ci, c’est la pluie qui me réveille. Mince alors, la voilà de retour ! Les habitants du coin ne se rappellent pas avoir connu un « hiver » (il fait tout de même 25), aussi pluvieux. Ne désirant qu’à moitié faire du stop sous la pluie, j’attends qu’elle cesse. En vain. J’en profite tout de même pour consulter mes mails. Je me rends compte que je viens de recevoir une réponse de l’un des organisateurs d’un festival auquel je désire aller, à qui j’avais proposé mon aide. Il pourrait en avoir besoin dès aujourd’hui et sinon demain et après-demain en échange de quoi il me promet un ticket.
Ma motivation pour être de retour le jour même augmente un peu plus. Je ne peux rester là à attendre que la pluie tombe indéfiniment. Après avoir laissé les clés de mon combi à un futur compagnon de route, je me décide donc à me mettre en route, torse nu et en maillot de bain – ce afin de sécher plus vite – et mon sac à dos tant bien que mal protégé par un sac plastique.
La pluie tombe drue mais peu importe, je m’avance, confiant, sans m’arrêter devant le terminal de bus. Après avoir marché 2km en dehors du village, je rencontre un mexicain qui me donne un spot pour avoir une chance de trouver un ride. Il me précise au passage, qu’au mieux, ils me laisseront à 15km de la ville à une déviation, car peu de personnes font ce trajet.
Le festival en tête, je décide donc de prendre plutôt un bus et de repousser ce projet de stop au retour, en fonction du temps qu’il me restera. J’arrive donc trempé au terminal et commence à faire la queue, relativement importante. Un bus pou Chetumal m’est annoncé par un employé dans 3 minutes. Ni une ni deux, je demande la permission de passer au premier de la file et saute dans le bus. Je n’aurais au moins pas eu le regret de m’être retardé. Il est 10h30.
En m’installant, mon voisin commence à me parler. Il me dit qu’il est garde du corps, qu’il protège des députés à Chetumal. Il était en vacances à Cancun où il a beaucoup fait la fête. En l’espace de 10 min, il me parle des culs/corps des filles 4 fois – pour me décrire les fêtes, lorsque je lui demande comment est Chetumal, s’il est déjà allé au Belize, et quand il apprend que je suis français [mesdames, des intéressées ?]. C’est devenu mon meilleur ami !
Enfin, je l’ai donc laissé rejoindre Morphée et ai continué Entretien avec Chomsky (vous l’avez lu ?! Non ? Lisez-le !] Le voyage se passe sans encombre. Au terminal d’arrivée, je me renseigne sur les différents moyens d’aller à la frontière – taxi ou « un camion, dans le centre je crois ». N’ayant finalement même pas eu le temps d’avaler autre chose que cette fameuse banane, je décide de demander une carte et de rejoindre le centre en faisant un crochet par le marché.
J’y mange un tamale, sorte de beignet vapeur à pate de mais, fourré au poulet et un empanada de queso, accompagné d’un jus d’orange frais. Les trois miss du restaurant chuchotent entre elles et l’une d’elles rougit outrageusement lorsque je lui demande d’où partent les camions pour Belize. Je suis finalement remercié par un « ravi d’avoir fait votre connaissance » - surement pas ce dont me parlait mon ex-voisin de bus.
Les bus partent en fait du nord, à trois pâtés de maison du terminal duquel je suis arrivé. J’en ai pour ma part marché bien 20. Peu importe ! J’arrive là encore trois minutes avant que le prochain parte. Il est 15h30.
Le bus est somptueux, tout droit sorti d’un autre temps. Je rencontre dedans un australien qui fuit le mauvais temps, alors qu’il est arrivé à Cancun il y a deux jours. Cela me permet de dérouiller un peu mon anglais avant d’affronter les douaniers du seul pays d’Amérique Centrale dont la langue officielle soit encore l’anglais – bien que la majorité de la population parle l’espagnol.
J’ai comme projet du jour de passer la frontière du Belize et de revenir afin d’obtenir un nouveau visa de 6 mois. L’idée est partir de Tulum, où je suis actuellement, pour rejoindre Chetumal, qui borde la frontière. N’ayant pas de carte bleue et du liquide limité à ce que ma sœur a pu me donner avant de prendre l’avion, je compte essayer d’y aller en stop.
Je vois plusieurs poids lourds passer sur la route principale et me dis que ce serait peut-être le moment d’y aller. Puis je m’avise. Il serait mieux d’attendre que le jour soit levé afin de pouvoir manger autre chose que la banane qui m’attend dans la voiture. Je pars donc me recoucher.
Cette fois-ci, c’est la pluie qui me réveille. Mince alors, la voilà de retour ! Les habitants du coin ne se rappellent pas avoir connu un « hiver » (il fait tout de même 25), aussi pluvieux. Ne désirant qu’à moitié faire du stop sous la pluie, j’attends qu’elle cesse. En vain. J’en profite tout de même pour consulter mes mails. Je me rends compte que je viens de recevoir une réponse de l’un des organisateurs d’un festival auquel je désire aller, à qui j’avais proposé mon aide. Il pourrait en avoir besoin dès aujourd’hui et sinon demain et après-demain en échange de quoi il me promet un ticket.
Ma motivation pour être de retour le jour même augmente un peu plus. Je ne peux rester là à attendre que la pluie tombe indéfiniment. Après avoir laissé les clés de mon combi à un futur compagnon de route, je me décide donc à me mettre en route, torse nu et en maillot de bain – ce afin de sécher plus vite – et mon sac à dos tant bien que mal protégé par un sac plastique.
La pluie tombe drue mais peu importe, je m’avance, confiant, sans m’arrêter devant le terminal de bus. Après avoir marché 2km en dehors du village, je rencontre un mexicain qui me donne un spot pour avoir une chance de trouver un ride. Il me précise au passage, qu’au mieux, ils me laisseront à 15km de la ville à une déviation, car peu de personnes font ce trajet.
Le festival en tête, je décide donc de prendre plutôt un bus et de repousser ce projet de stop au retour, en fonction du temps qu’il me restera. J’arrive donc trempé au terminal et commence à faire la queue, relativement importante. Un bus pou Chetumal m’est annoncé par un employé dans 3 minutes. Ni une ni deux, je demande la permission de passer au premier de la file et saute dans le bus. Je n’aurais au moins pas eu le regret de m’être retardé. Il est 10h30.
En m’installant, mon voisin commence à me parler. Il me dit qu’il est garde du corps, qu’il protège des députés à Chetumal. Il était en vacances à Cancun où il a beaucoup fait la fête. En l’espace de 10 min, il me parle des culs/corps des filles 4 fois – pour me décrire les fêtes, lorsque je lui demande comment est Chetumal, s’il est déjà allé au Belize, et quand il apprend que je suis français [mesdames, des intéressées ?]. C’est devenu mon meilleur ami !
Enfin, je l’ai donc laissé rejoindre Morphée et ai continué Entretien avec Chomsky (vous l’avez lu ?! Non ? Lisez-le !] Le voyage se passe sans encombre. Au terminal d’arrivée, je me renseigne sur les différents moyens d’aller à la frontière – taxi ou « un camion, dans le centre je crois ». N’ayant finalement même pas eu le temps d’avaler autre chose que cette fameuse banane, je décide de demander une carte et de rejoindre le centre en faisant un crochet par le marché.
J’y mange un tamale, sorte de beignet vapeur à pate de mais, fourré au poulet et un empanada de queso, accompagné d’un jus d’orange frais. Les trois miss du restaurant chuchotent entre elles et l’une d’elles rougit outrageusement lorsque je lui demande d’où partent les camions pour Belize. Je suis finalement remercié par un « ravi d’avoir fait votre connaissance » - surement pas ce dont me parlait mon ex-voisin de bus.
Les bus partent en fait du nord, à trois pâtés de maison du terminal duquel je suis arrivé. J’en ai pour ma part marché bien 20. Peu importe ! J’arrive là encore trois minutes avant que le prochain parte. Il est 15h30.
Le bus est somptueux, tout droit sorti d’un autre temps. Je rencontre dedans un australien qui fuit le mauvais temps, alors qu’il est arrivé à Cancun il y a deux jours. Cela me permet de dérouiller un peu mon anglais avant d’affronter les douaniers du seul pays d’Amérique Centrale dont la langue officielle soit encore l’anglais – bien que la majorité de la population parle l’espagnol.
25 minutes plus tard, nous sommes débarqués au poste de frontière. Je dois m’acquitter d’une taxe de sortie de territoire de 306 pesos. L’australien me demande si je sais s’il y a des frais d’entrée sur le territoire de Belize. Je n’espère pas !
Au poste de police, ça va, mon anglais est fluide. A la question « Combien de temps comptez-vous rester sur notre territoire ?» Je réponds fièrement « Moins d’une heure j’espère ». Grave erreur ! Le douanier me dit que cela ne fonctionne pas comme ça. Il m’apprend que je suis tenu de rester minimum 72h sur le territoire. Il n’a que faire de mes obligations. Ou plutôt non, il propose de me faire passer en l’échange de 100 dollar US. Je râle... Je n’ai pas cette somme là – on m’a volé ma carte... Après avoir refusé de lui donner un prix de mordilla, il sort de son poste et va faire une photocopie de mon passeport. Je me demande s’il va finalement me laisser passer. Mais il a l’air aussi déterminé que moi. Il va voir son collègue dans le poste voisin en lui expliquant ce que je veux faire. Je réalise qu’il lui parle en espagnol. Je décide donc de changer de langue. On ne sait jamais. Au cas où il n’aurait pas compris que je n’étais pas un gringo (qui ont souvent droit à un traitement « privilégié » ici). Rien n’y fait. Je suis désormais seul avec son collègue. Je lui dis que je serai ravi de visiter Belize, que c’est même dans mes plans. Mais que cette fois-ci, j’en ai juste pas le temps.
Il me dit que cette obligation de 72h est réglementée par la loi, et que celle-ci ne peut être contournée ; que s’il me donne mon tampon d’entrée, il sera automatiquement annulé à ma sortie. Amèrement, je lui fais remarquer que s’il y a une loi, je comprends mal comment l’on a pu me proposer de passer en l’échange de 100 dollars. Il scille et me demande qui m’a dit ça. Ne sachant pas quel accord existe entre ces deux employés et ne voulant pas me mettre davantage dans des embrouilles, je me contente de fusiller du regard son collègue et laisse passer.
Il me renvoit donc du côté mexicain. Ce ne sont pas ces affaires. Il me dit que tous les postes belizéens ont reçu la photocopie de mon passeport et qu’ils ne me laisseront pas passer si je ne montre pas une réservation de trois nuits dans un hôtel. Je pars donc enragé, en lachant un « Fuck them » devant une famille de touriste à l’air peu rassuré, sans doute après avoir assisté à une partie de la scène.
Me voilà donc en zone internationale, à marcher jusqu’au poste de frontière mexicain. J’oscille entre « adieu festival » et « allez mes amis mexicains, laissez-moi passer » ou encore « c’est quoi votre prix à vous ? », bien que mon éthique est tout à fait contre ce genre de pratique.
Arrivé au poste de frontière pour piéton, le douanier me demande si je viens de Belize. Je laisse un blanc comme toute réponse. Il feuillette mon passeport et ne trouve évidemment pas de tampon du Belize. Il me dit qu’il ne peut pas me laisser passer si je n’ai pas de tampon de leur part. Je lui explique mon histoire, tout en m’appliquant à descendre le prix annoncé à 50 dollar US par mesure préventive. Le mec s’énerve et ne veut rien savoir. Il me dit que le douanier ne me faisait pas payer cher, que normalement, c’est le triple. Il me dit d’aller voir le poste de frontière réservé aux voitures, par lequel je suis entré. Il parait qu’ils me redonneront mon récépissé de sortie du territoire. C’est pas tout à fait ce que je veux mais enfin...je m’y dirige. Je repasse devant le poste de frontière du Belize par la même occasion et renonce à l’idée de proposer 400 pesos (soit 25€) au douanier.
J’arrive rapidement dans une zone où il est très clairement indiqué que les piétons sont interdits. Mais enfin, les cinq voitures qui passent à qui je demande de m’embarquer ne font même pas mine de ralentir. Je continue donc, bien déterminé à voir ce qu’ils m’y diront. Après tout, je ne fais rien de mal, je ne travaille même pas au noir au Mexique ! Et je compte investir un peu de mon temps et de mon argent..!
Au bout d’un kilomètre de zone « anti-piéton », j’aperçois l’une des voitures qui est passée devant, stationnée sur le bord. Le mec me dit qu’ici, c’est pour les voitures. Je lui explique que j’ai été renvoyé là et que je n’ai pas trop le choix. Il me dit de monter. Je lui raconte un peu mon aventure. Méfiant, je garde la version des 50 dollars US avec lui. Après tout je ne sais pas ce qu’il fait dans la vie. Il rigole quand il entend cette somme. « Dollars ? Non normalement c’est 50 pesos ! », j’y crois moyennement mais ce me donne bon espoir de m’en sortir pour moins que j’espérais.
Nous descendons de voiture. Il me dit que lui, il en paye jamais parce qu’il a sa carte d’identité. Oui merci... Je le suis. Il montre sa carte au douanier et lui dit que je suis français, tout en attrapant le formulaire d’entrée sur le territoire. Il me dit d’aller le remplir et d’aller au poste suivant. Lui reste à parler au douanier. C’est bizarre mais je suis déjà content d’avoir ce bout de papier – officiel mais vierge dans les mains. Je sors un stylo et le rempli soigneusement, puis vais me présenter devant la douanière. Elle le lit, regarde ma photo et mets des coups de tampons sur les deux parties du formulaire. Mon cœur s’accélère ! Plus qu’un allez, plus qu’un ! Elle ouvre mon passeport, le feuillette. Trop de pression. Tel un enfant devant une scène de film qui lui fait peur, je baisse la tête dans mon sac et fais mine d’aller ranger mon stylo dans mon sac à dos.
J’entends le « chlac clac » libérateur du tampon qui s’abat sur ma page de passeport – juste à côté de celui que j’avais eu pour ma première entrée. Je restreins l’envie de lui envoyer un grand sourire et me dirige vers la sortie et le contrôle des bagages.
Je m’offre le luxe d’avoir une discussion de courtoisie avec le douanier. La pression redescend mais elle est encore là – je la sens notamment lorsqu’il me demande si je viens de Belize. Un mm mm relativement vague en guise d’acquiescement. Il ne devrait pas avoir à regarder mon passeport mais si jamais, on mettra ça sur le compte de mon incompréhension. Il m’indique un siège pour attendre mon bus pour Chetumal. Mon bus ? Heu je feins un « je pense qu’il est parti sans moi. Je lui ai demandé de descendre à la frontière. Mais il y en a d’autres qui repassent, n’est-ce pas ? » Finalement je vois arriver un groupe de touristes. Je commence la conversation avec l’une d’entre elle qui me dit qu’ils se dirigent vers le terminal de Chetumal. Il paraît qu’il leur reste une place. Soixante pesos – trois fois ce que j’ai payé à l’aller. Je me dis qu’ils se sont un peu fait avoir mais mon envie de quitter cet endroit est bien trop forte. Je leur emboite le pas et vois enfin la frontière s’éloigner peu à peu. OUF !
Je discute un peu avec elle – c’est en fait une québécoise. Je peux arrêter mon ponçage de l’anglais. Elle a une réservation à Playa del Carmen. Elle repart dans deux jours et veut profiter de la plage jusque-là. A mon humble avis, il vaut mieux dans ce cas aller à Tulum. Si lorsque nous sommes arrivés il y a dix jours avec ma famille, il était très difficile d’y trouver un hôtel, [Vous vous rendez compte que certains hôtels étaient pleins depuis mai dernier ?!], le village s’est désormais vidé et il est assez simple de trouver un dortoir pour 150 pesos (9,3€). S’apprêtant à payer deux fois plus à Playa pour retrouver une ambiance BPM qui ne lui convient pas, elle décide de me suivre.
Je me retrouve donc dans le bus – encore un qui partait 3 minutes après. Il est 20h50 et ainsi va la vie de viajero que j’affectionne tant. J’espère que vous avez passé un agréable jeudi de votre côté !
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